Chinon est une des cités du Val de Loire les plus remarquables. Construite à flanc de falaise le long de la Vienne, la ville propose d’innombrables monuments et site d’exception. Se promener dans les rue de Chinon c’est un peu comme se laisser aller à une balade à travers le temps. Pour ce nouvel article de notre rubrique histoire locale, le Kiosque vous propose une promenade au travers des principaux monuments et de l’histoire de la cité rabelaisienne.
Chinon, c’est d’abord un site exceptionnel qui a favorisé
l’implantation de la ville : la présence, à côté de la Vienne, voie d’eau
importante, d’un coteau calcaire aux pentes abruptes sur lequel il était facile
d’implanter une enceinte qui se trouvait naturellement fortifiée. François
Rabelais résume la situation de Chinon ainsi : « assise sur pierre ancienne, au haut, le bois, au pied, la Vienne ». Il
fait allusion à la forêt domaniale de Chinon (5500 ha), qui occupe toujours
aujourd’hui un large territoire sur le plateau, au nord-est de la ville. Le
site aurait été habité au moins depuis le 7e siècle avant J.C. L’implantation
d’un habitat se confirme à l’époque gallo-romaine, en contrebas d’une enceinte
fortifiée située à l’emplacement de l’actuelle forteresse. Chinon connaît son
heure de gloire au Moyen-Age : d’abord au 12e siècle, à l’époque des souverains
Plantagenêts (Henri II et la reine Aliénor, Richard Cœur de Lion), puis au 15e
siècle, lorsque la cour de France exilée de Paris y vient régulièrement : c’est
ainsi que Jeanne d’Arc rencontre pour la première fois le dauphin, futur
Charles VII, à Chinon en 1429.
Une cité riche en monuments
Aux 19e et 20e siècles, Chinon
connaît de nombreuses transformations urbaines : création des quais à
l’emplacement des fortifications, construction de bâtiments publics :
tribunal, hôtel de ville, gendarmerie… Les espaces publics sont aménagés par la
plantation d’arbres (promenade des docteurs Mattraits, le long de la Vienne) et
l’implantation de statues rendant hommage aux grands personnages de l’histoire
de Chinon : Rabelais, Jeanne d’Arc. L’aménagement d’une voie de chemin de
fer passant à Chinon, en 1875, entraîne le déclin du commerce fluvial,
jusqu’alors florissant. L’installation de la gare entraîne aussi l’extension de
la ville vers l’est. En 1958, la première centrale nucléaire française est
construite à côté de Chinon, ce qui entraîne une nouvelle phase de
développement urbain, en particulier sur le plateau derrière la forteresse. Le
caractère exceptionnel du patrimoine de Chinon a fait très tôt l’objet d’une
reconnaissance par les institutions : ainsi, le château et la collégiale
Saint-Mexme sont inscrits sur la première liste des monuments historiques, en
1840. Aujourd’hui, c’est plus d’une vingtaine de monuments qui sont protégés.
Enfin, le centre-ville bénéficie d’un secteur sauvegardé, document d’urbanisme
qui permet d’œuvrer au quotidien pour la reconnaissance, la protection et
l’amélioration de la qualité architecturale et urbaine du centre historique de
Chinon.
Forteresse Royale de Chinon
Située au sommet du coteau qui surplombe la Vienne, la
Forteresse royale s’étend d’ouest en est sur plus de 500 mètres de longueur.
L’édifice actuel est le résultat d’ajouts et perfectionnements successifs
depuis le 10e siècle jusqu’à la fin du 15e siècle. La
Forteresse a fait l’objet d’un des plus importants chantiers de restauration
d’Europe, afin de lui redonner toute sa splendeur militaire et sa cohésion
d’antan. Un autre article sur l’histoire locale sera consacré plus
spécifiquement à la forteresse de Chinon.
La Collégiale Saint-Mexme
La collégiale Saint-Mexme était le principal édifice
religieux de Chinon jusqu’à la Révolution. Les parties les plus anciennes
remontent en l'an 1000 : nef centrale, massif occidental encadré de deux
tours. Le développement du pèlerinage sur le tombeau de saint Mexme entraîne
l'agrandissement de l'édifice, au 12e siècle, par l'adjonction d'un
transept et d'un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Désaffectée
sous la Révolution, l’église s’effondre partiellement en 1817. Le chœur, le
transept et une partie de la nef sont ensuite démolis ; le reste de l’édifice
est réutilisé par un établissement scolaire jusqu’au début des années 1980.
Démarre ensuite un vaste chantier de restauration et de réhabilitation, toujours
en cours aujourd’hui. La collégiale est actuellement un centre culturel. La nef
abrite un petit théâtre en bois, très utilisé lors de la saison estivale,
tandis que le massif occidental, qui contient de nombreux décors médiévaux préservés
(peintures, sculpture) est orné de vitraux contemporains d'après les cartons du
peintre Olivier Debré.
La chapelle Sainte-Radegonde
Ancien lieu de culte païen autour d'un puits creusé dans le
roc, la chapelle a été aménagée au Moyen-Age autour de la sépulture d'un
ermite, Jean de Chinon, qui y reçut Radegonde, reine et future sainte. Lieu de
culte et de pèlerinage, la chapelle a fait l'objet de plusieurs campagnes de
décor. La peinture murale la plus célèbre, récemment redécouverte,
représente une "chasse royale", réalisé à la fin du 12e
siècle qui représenterait des membres de la famille Plantagenêt.
Les églises de Chinon
L’église Saint-Etienne : Attesté dès le 11e siècle,
l’édifice actuel est une reconstruction au 15e siècle, dans le style gothique
flamboyant. Les grandes fenêtres du chœur sont ornées de beaux vitraux de la
deuxième moitié du 19e siècle, représentant entre autres des scènes religieuses
de l’histoire locale.
L’église
Saint-Maurice :Unique église paroissiale de la ville-fort,
l’église Saint-Maurice actuelle a été reconstruite à partir du 12e siècle,
puis progressivement agrandie jusqu’au 16e siècle. Le vaisseau
central de la nef ainsi que le chœur sont couverts de voûtes d’ogives bombées,
de type "angevin", avec de riches décors, tandis que le bas-côté,
plus tardif, est couvert de voûtes dont les nervures complexes retombent sur
des chapiteaux Renaissance.
Article du 23 février 2021 I Catégorie : Vie de la cité