À Dénezé-sous-Doué, Thierry Morisset, chef de file de la liste Dénezé 2020, a été élu maire. Néanmoins, cette élection n'aura pas débouché sur le calme attendu, et c'est désormais un quasi-climat de "guerre" qui règne désormais entre le maire et ses élus, qu'ils soient partis avec l'ancienne ou de la nouvelle liste. Une fois encore, les élus demandent sa démission...
Déjà au début du
mois de décembre dernier, le Conseil Municipal de Denezé-sous-Doué demandait la
démission du nouveau maire élu, Thierry Morisset, pour cause
« d'incapacité », de « manque de clarté » et de
« partage » dans ses prises de décisions, au regard de ses délégations
de maire (notre article). Ne voyant rien venir du côté du maire, quelques jours
plus tard, des élus sont allés plus loin : Certains d'entre eux ont
récemment appelé à créer "une situation de blocage complet, au
détriment des habitants de la commune" ceux-ci jugeant que "les pressions psychologiques (NDLR : exercées sur le maire) n'étaient
pas suffisantes." (notre article).
La saga continue
Alors que le maire
est donc toujours bien assis sur son siège, à l'occasion du 1er conseil de
l'année 2021, le 16 janvier dernier, les élus ont à nouveau demandé sa
démission. En plus, ils ont demandé le retrait de ses délégations. Par la voix
du conseiller municipal Thomas Beaucourt, ancien adjoint démis parce qu'il
avait refusé de porter un masque en séance, ce refus de démission est
incompréhensible, d'autant que cette décision fait l'unanimité des 10
conseillers. Du côté du Maire, il dit avoir pris acte de cette demande. Il a
dans un même temps retiré également ses délégations de signature à sa première
adjointe... Suite à cette annonce, les 10 conseillers ont à nouveau demandé au
maire de démissionner, afin que le conseil ne soit pas en situation de blocage.
Pour Thomas Beaucourt, c'en est trop, c'en est même
« aberrant » !
Le Maire toujours sur son siège
Mais Thierry Morisset
persiste et signe, justifiant sa position. « Je reste toujours sur la
même position. Ils veulent que je démissionne, mais ils ne proposent rien de
leur côté. Je ne suis pas particulièrement attaché à ce poste, mais je veux que les choses avancent », indique l’édile.
Ce qui le conforte, c’est le soutien qu’il a reçu de « plusieurs
habitants et même de membres de l’ancien conseil municipal. » Son
autre motivation à rester à la tête de la commune, malgré une cohabitation,
pour le moment, compliquée et des délégations supprimées, c’est sa volonté de
développer sa commune : « Je souhaite porter de nombreux projets pour
amener de nouveaux habitants, aménager la commune, améliorer le cadre de vie,
ouvrir un local pour les jeunes, m’occuper des routes et de l’eau et même
recevoir les habitants. Jouer mon rôle d’élu en somme. »
Des projets à mener
Ces projets,
Thierry Morisset compte bien les porter, que ce soit seul ou avec l’appui des
commissions. « Je suis tout à fait ouvert à travailler avec l’équipe
municipale, au contraire. Si les commissions souhaitent travailler, je leur
envoie les informations et nous avancerons ainsi. J’essaie de faire les choses
le plus clairement possible et je ne suis opposé à rien. Il faut simplement que
les choses soient expliquées, que l’on soit sur du constructif et qu’il n’y ait
pas de problèmes de personne et d’ambitions personnelles dans ces débats »,
indique l’élu. La situation pourrait donc rester ainsi sclérosée durant un
moment, avec un maire à qui le conseil a enlevé une partie de ses délégations. « S’il
faut passer par l’approbation du conseil sur certains points, il n’y a pas de
soucis. Ils valideront les choses tous les 15 jours lors des réunions du
conseil municipal, je n’y vois pas d’inconvénients. Je vais cependant voir avec
eux pour avoir le pouvoir sur quelques points des affaires courantes, comme pour
le cimetière par exemple, car s’il faut attendre à chaque fois 15 jours cela
risque d’être compliqué », poursuit Thierry Morisset.
Vers plus de discussion ?
Si le maire confie
librement que « depuis trois mois les choses sont plutôt dans le
négatif » et qu’il n’y a « pas eu beaucoup d’avancées »,
il n’en espère pas moins une amélioration prochainement. « Nous avons
travaillé cette semaine sur le sujet des routes. J’avais proposé de
travailler avec la DDT (ndlr. Direction Départementale des Territoires) sur ce point, car eux connaissent parfaitement le sujet,
c’est leur domaine de compétences. La commission n’y était au départ pas
particulièrement favorable, mais nous les avons tout de même rencontrés. À la
fin de la réunion et au fil des discussions, nous sommes tombés d’accord sur le
fait que la DDT pourrait nous apporter son expertise. C’est un exemple, mais
qui me semble aller dans le bon sens », détaille le maire de
Dénezé-sous-Doué. Quand on lui demande comment il voit l’avenir du conseil
municipal et s’il se voit passer le mandat entier ainsi, il répond : « Je
ne mise pas sur l’avenir. Je me concentre sur le présent et je fais tout pour
porter ces projets. »
Des habitants divisés
Mais que pensent
les habitants de cette situation ? Selon Thierry Morisset, la commune se
divise en trois grandes catégories de personnes. « Il y a ceux qui sont
rattachés à l’ancien conseil municipal et à l’ancien fonctionnement. Il y a une
autre partie qui dort ici, qui voit bien que les choses sont compliquées, mais
qui laisse faire. Enfin, il y a ceux qui m’encouragent à rester. » Pour
lui, il est temps que les Dénezéens « acceptent l’évolution et le
changement. » Et d’ajouter : « Je ne remets pas en cause ce qui
été fait jusque-là, mais ce n’est pas ma façon de faire. » D’ailleurs,
lors du dernier conseil municipal, les habitants sont venus nombreux. Ils étaient
18 « spectateurs », ce qui est considérable pour une commune d’à peine
plus de 450 âmes.
Article du 21 janvier 2021 I Catégorie : Politique