Voici une nouvelle qui devrait ravir bon nombre de Saumurois, le groupe de hard rock Trust vient de réenregistrer plusieurs titres dont "Saumur", une chanson pour le moins critique sur la ville.
Le groupe de hard rock français « Trust » est
récemment repassé derrière les micros du studio. Il vient en effet de
réenregistrer une compilation de ses trois premiers albums sous le nom
« Re.Ci.Div ». Dans le lot on trouve notamment l’album « Répression »,
sorti en 1980, sur lequel figure certainement leur plus gros tube :
« Antisocial ». Si celui-ci est le plus célèbre, pour les Saumurois
une autre chanson du groupe résonne. Le titre « Saumur », une ode
pleine de bons sentiments envers cette ville du bord de Loire, fait encore
aujourd’hui parler de lui et est bien connue des Saumurois. Ironie mise à part,
les paroles de « Saumur » ont longtemps fait réagir les habitants, car
elles décrivent notamment une ville occupée par des « bourgeois » et des militaires à la « mentalité de rats » et « mesquine ». De quoi offusquer les amoureux de cette
« perle de l’Anjou ». En voici les vers :
Connaissez-vous Saumur ?
Le bastion de l'ordure,
Le fief des bourgeois
Mentalité de rats.
Connaissez-vous Saumur ?
Et sa garnison
Population mesquine
Mentalité rupine.
Je parle au nom de l'ami, celui qui m'a souri
Dans la vieille ville de Londres
Sincère et sans une ombre.
On a parlé Saumur, on a causé rognure
Dommage qu'à notre époque on condamne les bavures.
Cela existe encore dans ce pays en or
ces faits, je l'ai constaté, se sont accumulés
Mais dans cent ans encore, on jettera dehors
Toute personne étrangère à ces moeurs de l'ère primaire.
Ville du "qu'en dira-t'on", ville
exemplaire.
Si tu as l'aspect louche
T'es pas ici pour plaire.
Méthodes de barbares chez les "collet monté"
Méthodes militaristes, gens sur lesquels je pisse.
Micro-trottoir à Saumur
Yann a 59 ans et vient de Saint-Clément des levées. Il est d’accord avec la légende comme quoi Trust en concert à Saumur se serait présenté au Café de la Bourse et n'aurait pas été accepté. Il connait le groupe, a acheté l’album et écoute encore leurs chansons. Selon lui, Saumur était un peu « bourgeois » dans les années 80. Il n’est pas forcément d’accord avec les paroles, mais pour lui « il n’y a rien de méchant ».
Pour Catherine, 68 ans qui vient du Loir et Cher. Elle ne connaissait ni le groupe ni la chanson. Elle n’est pas d’accord avec les paroles, qu’elle trouve trop poussées. « Ceux qui ont écrit ça doivent être des gens de droite » confie-t-elle.
Emeline a 29 ans et habite à côté de Cholet. Elle ne savait pas qui était ce groupe et que cette chanson existait. Elle n’est pas d’accord avec les paroles, même si elle trouve que c’est un peu huppé vers la « cavalerie », mais n’estime pas que la population "soit mesquine", comme il est dit dans la chanson.
Il y a aussi Maxime, un Saumurois de 36 ans connaissait le groupe Trust « juste de nom ». Il n’est pas d’accord avec les paroles. « Je ne connais pas, et vu ce que je viens d’entendre je n’écouterai jamais» a-t-il expliqué.
Philippe, Saumurois de 52 ans ne connait pas cette musique mais est d’accord pour dire que la population a une « mentalité rupine ».
Pour terminer, Alexia, une Saumuroise de 25 n’est pas du tout d’accord avec les paroles de cette chanson et n'avait auparavant jamais entendu parler de ce groupe.
Jackie Goulet n'y reconnait pas sa ville
France 3 Pays de la Loire y a consacré un reportage et a interviewé le maire de Saumur, Jackie Goulet. L'élu qui s'amuse de ce titre dit ne pas reconnaître sa ville dans la description dressée par cette chanson. Il indique "ça ne correspond pas à notre belle ville. Il n'y a pas plus de problèmes sociaux qu'ailleurs, il n'y a pas plus de problèmes de racisme."
Trust n’est jamais venu à Saumur !
Pourtant, le
groupe n’aurait jamais mis les pieds dans la ville de Saumur, comme nous vous
le relations dans un ancien article. L’idée serait venue du journaliste musical
Patrick Coutin qui y a grandi. Il aurait décrit au groupe, lors d’une interview,
son enfance dans cette ville. Cette discussion aurait ensuite donné quelque
inspiration au chanteur Bernie Bonvoisin. Il fait même une référence au
journaliste dans ce texte : « Je
parle au nom de l'ami, celui qui m'a souri, dans la vieille ville de Londres. »
Il s’agit ici de Patrick Coutin. Pour le plaisir, on vous laisse en
musique…Et votre avis nous intéresse...
Article du 18 janvier 2021 I Catégorie : Culture