74 emplois sont menacés à cause de la fermeture de l’entreprise Merlin Gerin Loire qui appartient au groupe Schneider Electric. La CFDT, syndicat représenté dans l’entreprise, va prochainement rentrer dans une phase de négociation pour protéger au mieux les salariés. Une position que la CGT, présente devant les grilles du site saumurois ce mercredi, dénonce et ne comprend pas.
Durant l’été l’entreprise Schneider Electric a décidé de
fermer son site de Saumur, la société Merlin Gerin Loire (
relire notre article).
La production devrait être regroupée sur le site de Mâcon et une partie (30%)
délocalisée en Hongrie. Ce sont 74 emplois qui sont menacés par cette
fermeture. Elle a officiellement annoncé cette volonté le 16 septembre dernier
pourtant les salariés de l’entreprise avaient sentit depuis plusieurs années
que le site saumurois était délaissé comme l’explique Éric Delarue, délégué
syndical CFDT de Schneider Electric Saumur :
« Depuis quelques années nous avons perdu la production de plusieurs
gammes de produits. Nous sommes passés de 5 en 2012 à 1 en 2020. Il s’agit donc
bien d’une fermeture organisée depuis longtemps et sur laquelle nous avons
alerté à plusieurs niveaux et depuis plusieurs années. »
Une fermeture
qui intervient pourtant alors que le site saumurois tournait bien et rapportait
de l’argent, même avec une production réduite et un effectif également en
baisse depuis plusieurs années.
« À
coût de non-remplacement des salariés qui partaient à la retraite, démissionnaient,
qui changeaient… l’effectif a diminué en passant de près de 200 il y a quelques
années à 74 aujourd’hui »
, explique Éric Delarue.
Un combat perdu d’avance ?
Ce que regrette le syndicaliste, c’est la délocalisation d’une
partie de la production : european watches
« Une
partie va aller à Mâcon (70%) l’autre en Hongrie (30%), ce qui est dommageable.
Il y a également des unités en Indonésie et en Turquie. »
Le syndicat
va donc s’attacher dans les semaines à venir à négocier au mieux cette
fermeture. Même s’il n’espère pas vraiment pouvoir empêcher cette fermeture il
assure qu’il mène un travail pour trouver un repreneur. Toutefois sans grande
conviction face au peu de chance de voir l’entreprise reprise :
« quand on regarde le pourcentage d’entreprises
qui sont reprises lors de fermetures, on est en droit de douter que celle-ci le
sera. »
Éric Delarue indique donc que la CFDT se concentre et mise
beaucoup sur la façon dont les salariés seront laissés
. « On travaille sur plusieurs axes, il y a des mesures d’âges
pour ceux qui sont proches de la retraite, un plan mobilité pour ceux qui sont
prêts à bouger dans une autre entreprise du groupe Schneider ou encore des
formations »
, explique le délégué syndical. Toutefois, la mobilité n’est
pas évidente pour tout le monde, en effet les sites les plus proches se
trouvent à Poitiers, Rennes ou encore Angoulême.
« Ce n’est la porte à côté, on ne fait la route en quart d’heure,
cela nécessite donc un déménagement »,
précise-t-il.
Un secteur peu porteur
Ce problème de mobilité, c’est ce que dénonce notamment la
CGT, présente devant les grilles de l’entreprise ce mercredi après-midi. Une délégation
de l’entreprise Schneider Electric de Grenoble, également concernée par la fermeture,
était en déplacement sur le site de Saumur, accompagnée des délégués syndicaux
CGT locaux (
notre article). « Nous sommes venus ici
pour soutenir les salariés et la CFDT dans ce combat, toutefois il semblerait
que nous ne soyons pas les bienvenus. La direction et la CFDT ne nous
autorisent pas à rentrer pour échanger avec les salariés et la CFDT ne veut pas
discuter avec nous. Ce que nous trouvons aberrant et étonnant puisque lorsque l’on
fait une lutte on crée une intersyndicale pour peser plus lourd dans la balance
afin de lutter et négocier au mieux »,
indiquent les coordonnateurs
grenoblois Fabrice Naud et Yvan Rebière. Outre cette absence d’échange, ils
s’inquiètent de cette fermeture puisque
« le
secteur n’est pas le plus facile pour cette main-d’œuvre qualifiée. Ce genre de
poste ne court pas les rues dans le Saumurois et ils seront obligés de
déménager. Sauf que cette mobilité n’est pas évidant pour tout le monde. Est-ce
que l’on pense aux familles et aux différentes répercussions ? »,
assure et questionne Eric Legland, secrétaire de l’union locale de la CGT.
Incompréhension face
à cette fermeture
La délégation de la CGT souhaite se battre pour maintenir
ouvert le site de Saumur :
« C’est
dingue de vouloir fermer une entreprise qui fonctionne et qui rapporte de l’argent.
Je ne comprends pas comment on peut accepter qu’il y ait un PSE (NDLR Plan de
Sauvegarde de l’emploi). Lorsqu’une entreprise est en faillite, que son
activité est obsolète je comprends que l’on pense à la reconversion et à l’après
pour les salariés, mais là ces finances sont positives
», s’offusque
Yvan Rebière.
« Pour moi la CFDT a
déjà baissé les bras et elle se positionne dans l’accompagnement alors qu’il
faut se battre pour maintenir l’activité de Schneider Saumur »
, ajoute
Fabrice Naud. Mais l’accès à l’entreprise et les échanges sont compliqués pour
la CGT qui n’est pas représentée au sein de Merlin Gerin Loire. La CFDT devra
donc « combattre » seule, même si la CGT estime
« qu’il ne s’agit pas d’un combat et que le syndicat a déjà
abdiqué. »
Article du 30 septembre 2020 I Catégorie : Vie de la cité