Elus et directeurs des établissements de santé du Groupement Hospitalier Territorial de Maine et Loire (1) se sont retrouvés ce mercredi pour échanger sur la gestion de la crise et partager leurs retours d'expérience.
De gauche à droite : Cécile Jaglin-Grimonprez, Gilles Groussard et Clément Triballeau, directeur du GHT.
Ce mercredi 20 mai 2020, les élus des
conseils de surveillance et d'administration et les directeurs des 10
établissements de santé que compte le Groupement hospitalier
territorial (GHT) de Maine-et-Loire se sont retrouvés lors d'une
visioconférence. L'objectif : dresser le bilan de la gestion de crise
à l'échelle du département. « Au plus fort de la crise, il
était très compliqué de prendre un temps spécifique avec
l'ensemble des personnes concernées pour échanger sur la situation.
Nous avons donc fait le choix de la faire le plus rapidement possible à
la sortie de cette période de confinement », explique
Gilles Groussard, président du comité des élus du GHT49. Le bilan
global est selon l'ensemble des élus et des directeurs plutôt
positif et l'organisation s'est plutôt bien déroulé en
Maine-et-Loire, au vu de l'inédit de la situation. « Le GHT
49 est identifié à l'échelle nationale comme initiateur de
dispositifs innovants et pour la qualité de sa prise en charge des
patients », indique Gilles Groussard.
Des échanges entre établissements
Le lien entre les villes et les
établissements de santé a été essentielle durant cette crise. Les
élus ont mis en avant le succès des centres Coville. Les villes ont
ainsi mis à disposition des locaux, les centre hospitaliers ont
apporté un important soutien matériel et humain, notamment avec
les internes. « La médecine généraliste s'est
particulièrement bien saisi du dossier et a montré une importante
mobilisation », souligne Cécile Jaglin-Grimonprez,
directrice générale du CHU d'Angers. Lors de cette réunion Jackie
Goulet, maire de Saumur et membre du conseil de surveillance de
l’hôpital de Saumur, a voulu mettre en avant le rôle et la
présence « des invisibles », notamment les agents des
collectivités. Autre réussite, le partenariat qui s'est créé
entre les structures publiques et les privées. « 28
structures publiques et privées ont fonctionné de concert, j'en
veux pour exemple les deux cliniques angevines qui ont accueillies
une centaine de patients du CHU. Les services de soins de suite ont
également été particulièrement sollicités », explique
la directrice du CHU d'Angers. Des personnels ont également répartis
sur l'ensemble des structures pour pallier aux tensions et aux
manques.
Un manque d’effectif à la sortie du
confinement
Si le bilan dressé semble dans
l'ensemble satisfaisant, il n'en demeure pas moins plusieurs points
noirs identifiés par les élus comme les responsables. Le premier
inhérent à la France entière, le manque d'effectif. « Durant
ces deux mois plus que n'importe quand, nous avons cruellement manqué
de personnels. Il y a eu des échanges entre les structures qui ont
permis de rééquilibrer les manques. Cependant, l'enjeu se joue à
la sortie de ce confinement. Les services reprennent petit à petit
et les professionnels sont réaffectés, on se retrouve donc
actuellement en pénurie », indique Cécile
Jaglin-Grimonprez. Elle compte entamer des discussions avec la
région, en charge de la formation des infirmiers et aide-soignants.
Généralement diplômés durant le mois de juillet, le printemps est
à chaque fois sujet à des effectifs réduits. L'idée serait de
décaler les concours de manière à ce qu'il prennent des postes à
cette époque.
Création d'élus référents
sanitaires de proximité
De son côté Gilles Groussard souhaite
mettre en place des élus référents sanitaires de proximité. « Je
souhaite mettre à disposition de ces élus membres de conseils de
surveillance des contacts simplifiés et directs. En cas de besoin,
ils seraient des interlocuteurs privilégiés pour régler un
problème ou pour répondre à des interrogations le plus rapidement
possible. De l'autre côté, des professionnels de l'ARS (n.d.l.r. Agence Régionale de Santé), des centres
hospitaliers, pourraient apporter leur expertise. » L'objectif
du GHT étant de faciliter les liens, le contact et les échanges
entres les structures de chaque ville du département.
Carence en équipements de protection
Dernière
faiblesse ressentie dans le département, mais aussi sur le reste du
territoire national, la gestion des équipements de protection
individuels (EPI). On parle ici des masques, des gants, des
sur-blouses... Tous ont été confrontés à un manque de ces
équipements pourtant indispensables. Le Maine-et-Loire n'est pas
dans la pire situation, mais il s'agit surtout du secteur du maintien
à domicile qui en a le plus souffert. Un manque également observé
dans le Saumurois. « Cette crise a démontré
l'utilité et l'efficacité du GHT, elle a permis de renforcer le
lien entre tous, de voir aussi les défauts et les choses à faire
évoluer. Peut-être faudra-t-il aussi un jour y intégrer les EHPAD.
Cela a demandé de l'adaptation et nous savons désormais que nous
seront opérationnels en cas de deuxième vague de contamination »,
conclut Gilles Groussard.
(1) Le GHT 49 est composé des 10 établissements suivants, et correspond au périmètre du département du Maine-et-Loire :
- Centre Hospitalier Universitaire d’Angers (établissement-support)
- Centre Hospitalier de Cholet,
- Centre Hospitalier de Saumur
- Centre Hospitalier Longué-Jumelles
- Centre de Santé Mentale Angevin CESAME
- Hôpital intercommunal du Baugeois et de la Vallée
- Hôpital de la Corniche Angevine
- Centre Hospitalier de Doué-la-Fontaine
- Centre Hospitalier Layon-Aubance
- Centre Hospitalier Intercommunal Lys-Hyrôme
Article du 20 mai 2020 I Catégorie : Vie de la cité