Un homme a été condamné lundi dernier à un an de prison ferme et maintenu en détention par le tribunal correctionnel de Nantes, pour son "rôle évident" dans la "séquestration" de l'une de ses connaissances à Saumur en mars 2015. Le même tribunal l'avait en fait condamné en son absence à deux ans de prison en mars 2016, le jour où ses complices avaient été jugés. Mais une fois arrêté, il avait fait opposition à son jugement, comme la loi le permet, pour être rejugé.
La victime, Sid Ahmed Ghanem, était tombée le jour des faits dans un "traquenard", selon les enquêteurs : quand il avait pris le train pour Saumur, il était convaincu de se rendre à un rendez-vous amoureux. Mais il avait été finalement conduit chez un cousin du prévenu, qui lui reprochait de lui avoir "volé des vêtements" lors d'une brève période de cohabitation. La victime avait alors été déshabillés, frappée à l'aide de sa propre ceinture et s'était vu mettre un couteau sous la gorge. Ses agresseurs lui avaient aussi volé sa carte bancaire, et avaient tenté de retirer des espèces. "On a voulu lui imposer des actes sexuels, qu'il va finalement refuser", a également rappelé son avocat, Me Franck-Olivier Ardouin.
Une victime « traumatisée »
Reconduit de force en voiture à Nantes, Sid Ahmed Ghanem avait été retrouvé "paniqué" et "errant" dans un magasin d'informatique : il avait réussi à s'enfuir par la fenêtre de l'appartement où il était retenu, situé au premier étage d'un immeuble, à la faveur d'un "assoupissement de ses geôliers", a rappelé l'avocat de la partie civile. Le prévenu - qui disait être Libyen et s'appeler "Abdallah Zarouk", avant de reconnaître être Tunisien et répondre à un autre nom - n'a lui reconnu n'avoir pris part qu'au vol de la carte bancaire et à la tentative de retrait d'espèces. "On a presque l'impression que c'était une réunion cordiale", a donc résumé le procureur de la République, avant de réclamer la confirmation des deux ans de prison prononcés en son absence en 2016. "Mais j'ai un peu de mal à croire qu'une telle machine soit enclenchée pour un simple vol de vêtements." Sur le plan civil, le prévenu devra verser des dommages et intérêts à sa victime, qui est encore "traumatisée" quatre ans après les faits. Leur montant sera arrêté lors d'une audience prévue le 10 janvier 2020. "Je ne l'ai vu qu'une fois, et j'ai dû aller pour cela aller le rencontrer sur Caen : il est incapable de revenir dans la région nantaise", a expliqué son avocat./GF (PressPepper)
Article du 26 mars 2019 I Catégorie : Vie de la cité