Saumur. 1 500 signatures contre l’ouverture d’un Levrette Café
Lancée il y a une
semaine, une pétition en ligne refusant l’installation d’un bar dans la chapelle
Saint-Jean recueille quelque 1 500 signatures. A son origine, « Anjou
Patrimoine », une association qui aurait été créée en septembre dernier
pour officiellement « défendre,
valoriser et promouvoir les richesses culturelles de la région » mais dont,
surtout, la première action est de vouloir bloquer l’arrivée d’un « Levrette
Café » dans un ancien lieu de culte.
La Chapelle Saint-Jean, future Levrette Café à Saumur ?
Le 7 septembre dernier, le conseil municipal votait en
faveur de l’installation d’un « Levrette Café » (groupe V&B) au
sein de la chapelle Saint-Jean. En échange d’un loyer modeste et progressif, puisqu’il
serait question pour le locataire de s’acquitter de 500 euros par mois la
première année d’exploitation. A l’époque, de nombreuses voix se sont élevées contre
ce fameux loyer dérisoire ou bien pour dénoncer les nuisances possibles de ce
bar de nuit pour les habitants du centre-ville…
Une association demande à Jackie Goulet de « faire marche arrière »
Mais personne pour relever le
curieux nom de cette établissement « Levrette » (qui n’est autre que
le nom d’une bière, produit phare du groupe V&B) et de son étrange choix d’installation :
un ancien lieu de culte (ce qui est justement la politique de V&B toujours en quête de lieux insolites pour implanter leur concept). Jusqu’à ce qu’une association, « Anjou Patrimoine », se
crée dans la foulée pour appeler au boycott de cette initiative. Avec sur son
blason des fleurs de lys et l’abbaye de Fontevraud, cette « communauté »
active sur Facebook a lancé en ligne une pétition des plus explicites sur le
site change.org. (cliquer ici) :
« Maman, Papa,
qu’est-ce que ça veut dire, Levrette ? »
Attendez-vous à ce que vos enfants vous posent cette question !
La municipalité a décidé de céder via un bail de 25 ans la chapelle Saint Jean,
située rue Corneille, à l’enseigne Levrette Café, déjà établie à Nantes et à
Bordeaux. Outre les nuisances sonores que cela provoquera dans ce quartier
jusque tard le soir, la présence de cette franchise dans un tel lieu pose
question.
« La Chapelle St-Jean doit servir à autre chose qu'à des soirées alcoolisées »
Sur le fond : la chapelle St Jean est un ancien lieu de culte. La communication
provocatrice -et dégradante pour les femmes- dans un lieu dédié à l’exercice de
la foi durant des siècles est-elle appropriée ? Ce bâtiment a été construit au
début du XIIIème siècle et classé aux monuments historiques depuis 1862 : il
doit servir à autre chose qu’à des soirées alcoolisées !
Sur la forme : pourquoi cette
franchise, pourtant bien installée financièrement, a-t-elle bénéficié d’un
loyer progressif à 500 euros seulement, ceci sans appel d’offre, et alors que
de nombreux commerçants se retrouvent asphyxiés par le contexte économique
actuel (et la fiscalité…) ?
Pour ces différentes raisons culturelles, pratiques et éthiques, notre
association Anjou Patrimoine demande au Maire de Saumur, Jackie Goulet, de
faire marche arrière en annulant le bail accordé à la franchise « Levrette café
», de soumettre le réaménagement de la chapelle Saint Jean à un appel d’offre
soucieux de respecter à la fois la nature du site, à savoir un ancien lieu de culte
catholique classé monument historique, et équitable envers les commerçants et
concurrents potentiels de ce futur espace.
Comment la ville de Saumur a-t-elle pu
permettre une telle provocation, pour ne pas dire une insulte, tant envers les
catholiques que les Saumurois en général ? »
La bataille pourrait vite tourner en joute politique
Au
bout d’une semaine, la pétition affiche 1 500 signatures. Mais la « bataille »
pourrait vite tourner en joute politique puisque derrière « Anjou
Patrimoine », se trouveraient certaines personnalités issues du parti
chrétien-démocrate ainsi que d’anciens du Front National. Autrement dit, des
opposants directs à la majorité municipale actuelle.
Article du 18 octobre 2018 I Catégorie : Vie de la cité
Commentaire de François-Marie AROUET
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