Ce samedi 23 octobre 2021, l'agglomération Saumur Val de Loire organisait son 4e colloque dans le cadre du dispositif "Donne du Sport à Ton Corps". A cette occasion elle avait convié au Dôme l'athlète paralympique et présidente du comité paralympique Marie-Amélie Le Fur, le formateur commando spécialisé dans les techniques d'optimisation du potentiel André Pisani et l'adjudant-chef David Charrier, gravement blessé dans un accident de moto en 2017.
Frédéric Mortier, André Pisani, Marie Amélie Le Fur, David Charrier et Jackie Goulet.
Autant de parcours de vie pour venir témoigner sur le thème
choisi par l'agglo : La résilience par le sport. Le colloque était
présenté par le journaliste présentateur sportif Laurent Luyat. Tous ont
accepté de venir échanger et partager leurs parcours, qui bien que différents,
partagent tous un même point commun : le sport comme levier pour se relever
d'un traumatisme. « Je n'ai pas beaucoup hésité et j'ai été séduite par
le thème de ce colloque qui correspond tout à fait à mon parcours et au combat
que je porte chaque jour », explique la triple championne olympique, Marie-Amélie Le Fur. Elle
ajoute : « mon accident est survenu lorsque j'étais adolescente,
le sport m'a permis de me comprendre, de m'émanciper et à avancer sans avoir
peur de la vie. Au-delà des bienfaits sur le corps, cela m'a permis d'exister en
tant que sportive de haut niveau et de me caractériser par autre chose que l'étiquette
que la société a posé sur moi, à savoir celle d'une personne en situation de
handicap. Le sport m'a ouvert de nouvelles portes et m'a mené vers un
chemin que je ne pensais pas emprunter et ailleurs que celui que je souhaitais
prendre, à savoir devenir sapeur-pompier professionnelle. »
Se renforcer pour affronter les épreuves
Pour André Pisani, « la résilience n'est pas innée. »
Il estime que « chacun peut travailler pour le jour où un événement se
produit qu'il soit un peu plus près à l'affronter et à le surmonter. » Le
sport est un moyen de passer outre certaines étapes de la vie, y compris les
plus difficiles. « La gestion émotionnelle va faire une vraie différence
entre celui qui reprend le dessus sur sa vie et celui qui va se laisser
entrainer. » Un constat totalement partagé par l'adjudant-chef David
Charrier. Il précise toutefois : « On parle ici de résilience, mais
cela ne répond pas uniquement à des drames ou à de graves accidents Cela a un
rôle dans le quotidien de chacun, chaque jour. Nous avons tous fait preuve de
résilience un jour ou l'autre, notamment après la période de crise sanitaire
que nous avons vécue »
Sensibiliser
L'enjeu pour ces trois figures est de montrer que le sport
est un levier pour se dépasser et se renforcer au quotidien. « Il n'y a
pas que le sport à haut niveau, cela se joue en fonction de chacun. Le sport de
haut niveau, comme je le pratique, me sert également de vitrine pour faire valoir
certaines valeurs et certains combats. Au travers de cela, j'espère faciliter l'accès
au sport à toutes les personnes en situation de handicap et j'espère qu'un jour, chaque club sera capable d'accueillir des personnes handicapées sans distinction
et sans difficultés. Je souhaite aussi
que le sport revienne dans la vie des jeunes, car on note de plus en plus de
sédentarité chez la jeune génération. Enfin, à terme, tout cela doit mettre en
lumière les points noirs de notre société sur les difficultés d'accessibilité,
d'employabilité et d'acceptation », témoigne Marie-Amélie Le Fur. David
Charrier ajoute : « J'étais assez sportif et du jour au lendemain,
je me suis rendu compte qu'il était difficile de pratiquer une activité
physique. Un jour, au gré d'une rencontre, je me suis lancé le défi de parcourir
plus de 160 km en vélo en une journée. Cela m'a permis de me fixer un objectif,
de me remettre au sport, de me dépasser et de me rendre compte que j'étais
capable d'accomplir des choses, au-delà du handicap. J'ai utilisé ce défi
pour sensibiliser chacun au parcours de reconstruction que j'ai réalisé et que
chacun pourrait un jour avoir à parcourir. »
Et si on vantait l' "activité physique" au lieu du "sport" ? 1) Le sport est plus exclusif physiquement et prône souvent la performance 2) L'OMS recommande 30min d'*activité physique* *par jour* 3) Les modes actifs (marche/vélo) sont découragés par l'insécurité routière/urbanisme tout-voiture de Saumur. Des enfants sont transportés en voiture comme des petits légumes à leur école située à moins de 2km de chez eux. Notamment à cause du dangereux giratoire du pont Fouchard.