Durant 8 mois, cette nouvelle promotion de jeunes d'une vingtaine d'années monteront des projets sur le territoire au sein de structures partenaires. Un bon moyen de "se rendre utile, se créer de l'expérience, apprendre le travail en équipe et développer de nouvelles compétences."
20 jeunes en service civique viennent de faire leur rentrée
au sein de l'association Unis-Cité, à Saumur. Ils se lancent dans une aventure
humaine, professionnelle, de découverte et d'échange pour huit mois. Ces 14
filles et 6 garçons, âgés de 17 à 23 ans, sont chacun venus y chercher des
choses différentes. « On a autant de
parcours, de projets, de visions, de caractères que de jeune. C'est ce qui est
formidable, j'aime cette mixité. C'est ce qui me donne envie de travailler tous
les jours avec la même envie depuis toutes ces années », confie
Christine Girard, coordinatrice de programme sur l'antenne saumuroise d'Unis-Cité.
Elle explique que des jeunes viennent y chercher une expérience, d'autres sont
en recherche d'une voie et d'autres encore veulent retrouver la confiance en
eux.
Un besoin d'expérience
En effet, certains comme Axelle, 23 ans, sont venus y
chercher de l'expérience avec l'envie de « monter
des projets qui ont un impact ». Elle est diplômée d'une licence en
économie et gestion, et durant cette année de crise sanitaire, elle n'a pas pu
réaliser de stage : « cela m'a
vraiment manqué, j'ai besoin de ce côté pratique, de me confronter au réel et
au terrain. » Nourrie de cette volonté de se rendre utile, elle avait
souhaité partir faire de l'humanitaire et de l'aide aux associations. Petit
bémol : « Mais avec le Covid-19,
ce n'est pas possible de partir à l'étranger. Le service civique m'a donc
semblé la meilleure solution pour me faire une expérience, me rendre utile et
compléter mon bagage. » Sentiment partagé par sa camarade Manon qui,
pourtant diplômée d'un BTS immobilier, peine à trouver un emploi : « On me reproche tout le temps mon âge
et de ne pas avoir d'expérience. Cela m'exaspère un peu, parce que si on ne
laisse jamais une chance de débuter, on n'aura jamais d'expérience. Le service civique
m'apporte donc cela. »
Trouver sa voie
Si pour certains le projet professionnel est bien défini,
pour d'autres le service civique se révèle avant tout comme un temps de
recherche de leur propre voie. Joseph n'est quant à lui pas vraiment scolaire :
« ce n'est pas mon truc, je n'ai pas
réussi à avoir mon bac pro. J'ai quelques problèmes de dyslexie et de
concentration, ce qui n'aide pas vraiment. J'ai été très intéressé par
Unis-cité qui me permet de creuser mon projet professionnel. Pour le moment, j'oscille
entre la volonté d'entrer dans la gendarmerie ou de travailler pour une maison de disques. »
Deux projets aux antipodes, mais il compte bien sur ces huit mois pour affiner
son choix. « Nous sommes aussi là
pour les accompagner dans leur cheminement. Nous travaillons également sur le
développement de leur réseau, sur leur CV, les lettres de motivation. C'est un
accompagnement global, tant sur l'humain que le professionnel »,
ajoute Christine Girard.
« Se tirer vers le haut »
L'humain est en effet une part importante de cette
expérience. Ils devront apprendre à travailler en groupe, à communiquer, à
travailler avec plusieurs structures : EHPAD, Resto du Cœur, Véolia,
Enedis, coordination autonomie. Autant de structures que de projets différents,
allant de l'énergie, aux mobilités, en passant par le social. Pour mener à bien
ces projets, les 20 jeunes devront apprendre les uns des autres : « La richesse du service civique est de
pouvoir compter les uns sur les autres et apprendre de chacun. Il y a ce
sentiment d'entre-aide très fort, de complémentarité. Tout le monde n'a pas le
même vécu ni les mêmes compétences. On est là pour se tirer vers le haut,
ensemble », expliquent-ils. Ce discours rassure et séduit Noémie qui
espère gagner en confiance : « Je
souffre d'un grand manque de confiance en moi et j'espère que je pourrai
travailler là-dessus. Il y a une marche à franchir, mais petit à petit, je pense
pouvoir y arriver. » Cela lui permettra notamment de « passer le permis »,
indispensable pour « trouver un emploi ».
Que sont-ils devenus ?
La coordinatrice saumuroise se réjouit de sa nouvelle équipe qui semble
particulièrement motivée et volontaire. « Les
jeunes entre eux, mais aussi avec nous et les équipes des structures, tissent
des liens très forts. Je reste en contact avec les jeunes des années précédentes.
Cela nous permet de voir leur évolution. 80% de ceux qui sont passés par
Unis-Cité trouvent ensuite un travail ou une formation. » Parmi la
promotion de l'an dernier, plusieurs ont intégré une formation, d'autres ont
trouvé un travail… :
- Alexandre a intégré le dispositif garantie jeune de la Mission locale, afin
d'approfondir son projet d'avenir.
- Louka n'a pas de projet défini à ce jour, elle souhaiterait travailler dans
une bibliothèque.
- Mathilde vient d'intégrer une formation DUT métiers du livre et du patrimoine
à Dijon.
- Sélim travaille comme livreur de pizzas.
- Coline a postulé sur un poste d'AESH (en attente de réponse).
- Kévin a intégré une formation pour être aide-bibliothécaire.
- Nicolas a intégré une formation ‘'faciliter, le faire ensemble et découverte
des possibles''
- Inès travaille à l'ADMR de Doué en Anjou en CDI.
- Lola vient de rentrer en formation de technicienne conseil de vente en
animalerie à la Roche-sur-Yon.
- Camille est actuellement en formation à distance ‘'décoration d'intérieur'',
suite à celle-ci, elle signera un contrat CDD à Maison du Monde avec une évolution
possible en CDI.
- Lucile est en attente d'une formation d'Auxiliaire de vie.
- Grégoire travaille depuis juin au Mac Donald de Saumur.
- Wisllor a intégré le dispositif garantie jeune de la Mission locale.
- Clara a signé un contrat d'apprentissage au Café de la Place.
- Franck a été repéré par un club de football à Royan pour devenir joueur
professionnel.
- Jeanne est rentrée sur une formation en alternance TISF.
- Lucy vient d'obtenir son permis de conduire et effectue actuellement la
saison des pommes.